Le 22 juin : 15ème Journée nationale du don d'organes

Blah blah historique : Rousseau, le panier commun, la théorie du contrat, tout ça tout ça...

Parler de don d'organes en France est incorrect : un Français ne peut pas donner ses organes, il ne peut que refuser de les donner
==> On parle de consentement présumé

Petite explication plus ou moins rapide : la théorie du contrat de Rousseau fait de l'Etat un "corps politique" dont les cellules/tissus/organes seraient les contractants, c'est à dire les citoyens
On en déduit que :

1. l'Etat est "propriétaire" des corps des citoyens
2. les citoyens ne sont que les usufruitiers de leur corps
3. à la mort du citoyen l'Etat récupère le corps, au nom de la solidarité nationale, pour en faire don aux autres citoyens

Blah blah juridique : les 3 lois importantes concernant le consentement présumé au don d'organes

• La loi Caillavet du 22 décembre 1976
• La loi 94-654 du 29 juillet 1994
• La loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique

Résumé rapide parce que se taper le code de la Santé Publique c'est pas jouasse, vous pouvez me croire :

1. si vous êtes mineur ou majeur sous tutelle et que vous êtes mort il faut que vos tuteurs légaux donnent leur consentement par écrit pour le prélèvement, c'est le seul cas où l'emploi de l'expression "don d'organes" est correct
   
   
2. si vous êtes majeur et que vous êtes mort vous êtes donneur potentiel et prélevable à condition :

• de ne pas vous être inscrit sur le registre national des refus
• de ne pas avoir dit clairement à vos proches que vous étiez contre le prélèvement d'organes

Blah blah médical : avec un cadavre on sauve et/ou on améliore la vie de plein de gens

Parce qu'un cadavre ça a :

• 2 cornées
• 1 visage
• 2 mains pleines de doigts
• plein de peau (3 kg il me semble )
• 2 poumons
• 1 coeur
• 2 reins
• 1 foie
• 1 pancréas
• plusieurs mètres d'intestins
• et plein d'autres trucs utiles pour les vivants mais totalement inutiles quand on est mort...

En vrac : les machins que je n'ai pas pu caser avant

1. On peut donner des organes ou des morceaux d'organes (foie, reins, poumons) de son vivant à des membres de sa famille : frères, soeurs, parents, grand-parents, oncles, tantes, cousins germains, conjoint depuis au moins 2 ans...
   
   
2. Le commerce d'organes (et de tout autre dérivé du corps humain, des produits sanguins aux gamètes) est strictement interdit en France et est passible de prison
   
   
3. Quand le médecin réanimateur et l'infirmier coordinateur de prélèvement d'organe consultent les proches du défunt c'est pour savoir si le mort était opposé au don d'organes, et pas s'il était d'accord pour les donner (ce qui, je vous l'accorde, a le mêem résultat : On prélève ou pas ?)
   
   
4. Il ne peut y avoir de conflit d'intérêt entre les médecins constatant le décès et les médecins prélevant les organes dans la mesure où ils doivent faire partie d'unités fonctionnelles ou de services distincts.
   
   
5. Aucune rémunération à l'acte ne peut être perçue par les praticiens effectuant des prélèvements d'organes en vue de dons
   
   
6. Après que les prélèvements aient eu lieu et avant que le corps soit restitué à la famille, les médecins sont tenus de s'assurer de la meilleure restauration possible quitte à utiliser des implants et des prothèses
   
   
7. Il existe un lieu de mémoire destiné à l'expression de la reconnaissance envers les donneurs dans les établissements de santé habilités à pratiquer des prélèvements d'organes
   
   
8. Une carte de donneur peut être obtenue auprès :

• de l'agence française de la biomédecine
• de l'association France ADOT
• de la fondation Greffe de Vie

Mais attention cette carte n'a pas de valeur juridique : en avoir une c'est bien mais il faut quand même avertir ses proches qu'on n'est pas opposé au don d'organes